La pénurie de personnel de soutien affecte les services aux élèves

30 janvier 2019

Réussite éducative 

La pénurie de personnel n’affecte pas uniquement les enseignantes et enseignants, mais s’étend aussi au personnel de soutien scolaire. Une situation qui affecte la Rive-Sud de Montréal, mais qui est aussi généralisée à l’ensemble du Québec.

Cette pénurie, conjuguée à l’augmentation importante du nombre d’élèves sur le territoire, affecte la qualité des services offerts aux élèves et a des impacts nuisibles sur le personnel. Pourtant, le personnel de soutien a un rôle important dans la bonne marche de nos écoles et ses membres sont intimement liés la réussite éducative des élèves.

Le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) mentionne « La pénurie de personnel de soutien scolaire et l’augmentation importante du nombre d’élèves affectent sérieusement la qualité des services offerts aux élèves et ont des impacts nuisibles sur le personnel. Le personnel de soutien fait partie, lui aussi, de la solution pour améliorer notre système public d’éducation et la réussite des élèves. L’éducation, c’est aussi nous ! »

Précarité généralisée

Assurer la stabilité des équipes devrait être au cœur des priorités. Pourtant, le taux de précarité atteint 67 % pour l’ensemble des quelque 80 catégories d’emplois que regroupe le personnel de soutien, dont plus du trois-quarts sont des femmes (éducatrices et techniciennes en service de garde, techniciennes en éducation spécialisée, préposées aux élèves handicapés, etc.). On ne peut donc pas vraiment s’étonner des difficultés de recrutement et de rétention de personnel que connaissent les commissions scolaires.

Sans compter que pour certaines catégories, des emplois plus avantageux sont offerts dans le secteur privé. Pensons ici aux ouvriers manuels et à l’industrie de la construction. Plusieurs sont tentés de quitter ou bien démissionnent tout simplement de leur poste pour occuper un emploi pour lequel ils sont assurés d’avoir une charge de travail moins lourde ou des conditions de travail plus avantageuses. C’est une précieuse expertise que perd alors le réseau scolaire.

États des bâtiments

Les établissements sur le territoire ont une moyenne d’âge qui avoisine la cinquantaine d’années et une grande part d’entre eux présentent un degré de vétusté jugé mauvais ou très mauvais. Des sommes ont été investies dans la rénovation, mais il faut investir davantage pour garder ces écoles à niveau.

À cet effet, la sous-traitance des travaux de rénovation est préoccupante. Pour être en mesure d’accélérer les travaux et de les réaliser à moindre coût, il faudrait plutôt permettre au personnel de soutien des commissions scolaires d’en faire davantage, et non de recourir à l’externe.

Que ce soit pour l’entretien, l’ajout d’heures d’activités parascolaires ou encore la surveillance des élèves pendant ces activités, selon les volontés exprimées du ministre de l’éducation, Jean-François Roberge, il faut miser sur la compétence et l’expérience des gens déjà à pied d’œuvre dans nos écoles. Techniciens en loisirs, éducatrices en service de garde, techniciens en éducation spécialisée, en travaux pratiques, en documentation, etc. Autant de ressources qui se feraient un plaisir d’être mises à contribution.

Reconnaissons l’expérience et la compétence des membres du personnel de soutien scolaire, donnons-leur les moyens de développer et de mettre en place des projets innovants, ainsi que d’encadrer les élèves pendant ces heures d’activités. Tout le monde y gagnerait : moins de précarité, plus de stabilité, moins de coûts, plus de services de qualité en fonction des besoins des milieux !

Le président du Syndicat de Champlain (CSQ) conclut « Trop souvent, les différents gouvernements et les ministres de l’Éducation ont sous-estimé l’apport des ressources déjà présentes dans les milieux quand venait le temps de réformer des programmes ou d’en proposer des nouveaux. Pourtant, l’expertise du personnel dans les milieux, ça vaut de l’or !

Nous attendons du ministre Roberge un signal clair sur sa volonté, non seulement de miser davantage sur le personnel de soutien, mais aussi d’augmenter les ressources à ce chapitre. »