Plus de la moitié du personnel de soutien scolaire occupe un emploi précaire

26 septembre 2019

Conditions de travail difficiles dans les écoles

La précarité touche durement le personnel de soutien scolaire alors qu’un sondage réalisé par la firme Ad hoc recherche, en collaboration avec la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), révèle qu’au cours de l’année 2018-2019 pas moins de 57 % des membres du personnel de soutien interrogés occupaient un emploi précaire.

Le sondage a été réalisé du 30 mai au 28 juin dernier auprès de 1 492 travailleuses et travailleurs de soutien, membres de la FPSS-CSQ. Plus des trois quarts des répondantes et répondants œuvrent dans une école préscolaire ou primaire et le quart travaille dans une école secondaire.

Cette précarité affecte particulièrement des femmes puisqu’elles représentent plus de quatre répondantes sur cinq au sondage. De plus, ce sont surtout des personnes offrant des services directs aux élèves qui sont touchées par cette précarité.

De graves conséquences

 Autre révélation du sondage : près de la moitié du personnel de soutien occupant un emploi précaire doit s’adapter à un horaire brisé au cours de sa journée de travail. De plus, près d’un répondant sur cinq doit occuper un autre emploi pour lui permettre de boucler son budget.

Cette précarité entraîne de graves conséquences puisque 15 % des personnes interrogées prévoient abandonner leur emploi d’ici deux ans et quitter la commission scolaire. Les principales raisons invoquées pour justifier cette décision sont un nombre d’heures de travail insuffisant pour 58 % des répondantes et répondants, des conditions de travail peu avantageuses pour 45 % des répondantes et répondants et un salaire qui n’est pas assez élevé pour 35 % des répondantes et répondants.

Les jeunes davantage touchés

 Alors que six répondants sur dix n’ont pas leur statut régulier plein temps, ce pourcentage varie considérablement selon les âges. En effet, 92 % des jeunes de moins de 25 ans se retrouvent dans cette situation de précarité et 70 % des personnes âgées entre 25 et 34 ans sont dans le même cas.

En moyenne, il faut près de sept ans avant d’obtenir sa permanence. Plus du tiers des répondantes et répondants ont attendu de cinq ans à moins de dix ans avant d’obtenir leur permanence et près du tiers, plus de dix ans.

À la lumière de ces données inquiétantes, le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, soutient que le gouvernement et les commissions scolaires doivent faire un effort pour améliorer les conditions de travail du personnel de soutien et éliminer la précarité qui affecte un trop grand nombre.

« On manque déjà de personnel dans plusieurs écoles et commissions scolaires. C’est évident que si l’on ne s’attaque pas à la précarité, il va devenir de plus en plus difficile de retenir le personnel actuel et de recruter de nouvelles travailleuses et de nouveaux travailleurs pour répondre aux besoins. La situation est sérieuse et il est urgent d’agir si l’on veut éviter de sérieux problèmes dans l’offre de services directs aux élèves », plaide le leader syndical.

Pour consulter le rapport complet

Journée nationale du personnel de soutien scolaire

 En terminant, Éric Pronovost profite de la tenue, aujourd’hui, de la Journée nationale du personnel de soutien scolaire pour souligner l’engagement indéfectible de ces travailleuses et travailleurs auprès des élèves, des autres personnels ainsi que des directions, et ce, malgré des conditions de travail trop souvent difficiles.