Problèmes aux commissions scolaires René-Lévesque et des Chic-Chocs

31 mai 2018

« La situation est loin d’être facile pour le personnel de soutien scolaire en Gaspésie. Plusieurs travailleuses et travailleurs, confinés à des emplois à statut précaire, sont obligés de trouver un second emploi pour boucler leur budget. De plus, le manque de reconnaissance fait en sorte que plusieurs quittent leur emploi, ce qui place les commissions scolaires de la Gaspésie avec un sérieux problème d’attraction-rétention du personnel. »

Telle est la situation dénoncée aujourd’hui en conférence de presse par le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, à l’occasion d’une tournée à Gaspé pour rencontrer les membres du personnel de soutien scolaire de la région.

Éric Pronovost, accompagné de la présidente du Syndicat des travailleurs de l’éducation de l’Est du Québec (STEEQ-CSQ), Anne Bernier, a fait le portrait de la situation du personnel de soutien scolaire à la Commission scolaire des Chic-Chocs (CSCC) et à la Commission scolaire René-Lévesque (CSRL).

« Les travailleuses et les travailleurs ont l’impression d’être traités comme des numéros et non pas comme des êtres humains. Sans compter que plusieurs doivent composer avec une tâche beaucoup trop lourde et préfèrent subir une rétrogradation plutôt que de demeurer dans leur emploi », constate Éric Pronovost.

Des mesures d’austérité qui ont fait mal

Ce dernier déplore également que les mesures d’austérité des dernières années aient eu des impacts importants sur les services aux élèves dans les écoles de ces commissions scolaires.

« Il y a un manque de personnel de soutien dans plusieurs secteurs, ce qui a pour conséquence que plusieurs élèves ne reçoivent pas les services directs auxquels ils auraient droit. Ainsi, les coupes ont touché particulièrement les techniciennes et les techniciens en éducation spécialisée (TES), les préposées et les préposés aux élèves handicapés (PEH), et le personnel administratif. C’est malheureux parce que ces postes en moins se traduisent par des élèves qui n’ont pas l’aide et le soutien dont ils ont besoin », dénonce le président de la FPSS-CSQ.

Ressources insuffisantes

Pour sa part, la présidente du STEEQ-CSQ constate que, même s’il y a eu un certain ajout de ressources de la part du ministère, c’est insuffisant « pour répondre aux besoins des élèves. Il faut investir davantage et il faut que les commissions scolaires des Chic-Chocs et René-Lévesque soient attrayantes pour le personnel ».

Anne Bernier soulève une autre inquiétude pour le personnel de soutien scolaire, soit la précarité. « Le taux de précarité chez nos membres est de 50 %. C’est d’autant plus grave que 76 % sont des femmes. Plusieurs sont des mères monoparentales qui ont de la difficulté à boucler le budget. De plus, cette précarité entraîne de sérieux problèmes de recrutement de personnel. »

Cette pénurie de personnel touche particulièrement les techniciennes en éducation spécialisée, les éducatrices, les techniciennes en service de garde, les préposées aux élèves handicapés et le personnel administratif. « Si on veut mettre fin à cette pénurie, nos commissions scolaires vont devoir pouvoir compter sur des mesures gouvernementales permanentes », prévient Anne Bernier.

Elle précise que les commissions scolaires font des efforts pour améliorer l’offre en créant des postes de plus de 26 heures/semaine.

Des emplois au privé et en santé plus attrayants

La présidente du STEEQ-CSQ poursuit en mentionnant que les emplois plus avantageux offerts dans les établissements de santé et de services sociaux exercent un attrait certain chez plusieurs employés des commissions scolaires des Chic-Chocs et René-Lévesque. « Plusieurs secrétaires et agents de bureau ont démissionné de leur poste pour aller occuper un emploi en santé et services sociaux qui leur garantit une charge de travail moins lourde pour un salaire plus avantageux. Nos commissions scolaires perdent ainsi une précieuse expertise », regrette Anne Bernier.

Cette érosion est d’ailleurs accentuée par les offres d’emplois plus intéressantes dans le secteur privé. « La seule façon de contrer une telle concurrence est d’améliorer les conditions d’exercice du soutien scolaire dans nos commissions scolaires », affirme la leader syndicale.

État des bâtiments

Pour ce qui est de l’état des bâtiments, les établissements des deux commissions scolaires présentent une moyenne d’âge de 58 ans, avec des degrés de vétusté très différents. « Les bâtiments les plus vétustes se retrouvent à la Commission scolaire des Chic-Chocs qui doit donner un sérieux coup de barre pour améliorer l’état de certaines écoles. Leur état s’est dégradé de 2017 à 2018. Il y a 15 % plus d’établissements qui sont maintenant classés “très mauvais”, avec un degré de vétusté qui atteint 75 % dans le pire cas! Il faudra donc maintenir les investissements nécessaires pour garder ces écoles à niveau », mentionne la présidente du STEEQ-CSQ.

Dans le dossier de l’amiante à l’école secondaire Gabriel-Le Courtois, la décision du juge se fait toujours attendre alors que « ça fait près d’un an que les parties ont été entendues. Nous avons hâte d’avoir des réponses », commente Anne Bernier.

Un personnel de soutien important

En terminant, le président de la FPSS-CSQ invite les commissions scolaires à tenir compte du personnel de soutien et du rôle important qu’il joue chaque jour dans la bonne marche de nos écoles. « Si l’on veut améliorer la réussite éducative chez les élèves de la Gaspésie, il faudra mieux considérer le personnel de soutien, puisqu’il fait partie, lui aussi, de la solution pour améliorer notre système public d’éducation », conclut Éric Pronovost.

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